Marilyn Monroe pour toujours

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TüRKMENISTAN

Marilyn pour toujours

 

Au Turkménistan (488 100 km2), l’indépendance, proclamée le 27 octobre 1991, n’a donné lieu à aucun bouleversement apparent. Premier secrétaire du parti communiste depuis 1985, puis président du Soviet suprême de la république en 1990, Saparmourad Nyazov, est élu président de la république indépendante, en octobre 1991, puis de nouveau en juin 1992, au cours d’une élection à la soviétique (aucun adversaire, 98,3 p. 100 puis 99,5 p. 100 des suffrages). La Constitution, adoptée en mai 1992, institue un système présidentiel, renforcé par un culte de la personnalité systématique. Le président Nyazov est appelé «Turkmanbashi» (le chef des Turkmènes), sur le modèle d’Atatürk (le père des Turcs). Son nom est donné aux grandes avenues des villes, à l’aéroport d’Achkhabad, la capitale, et à un port sur la Caspienne. Les élections législatives ont eu lieu en décembre 1994: un seul des cinquante sièges a été brigué par plus d’un candidat. En janvier 1994, un référendum proroge le mandat du président jusqu’en l’an 2002. Le régime n’a pas de véritable opposition. Le petit parti démocratique Agzybirlik a disparu, victime à la fois d’une répression discrète et d’une absence de base populaire. L’islam, qui n’a jamais été fondamentaliste dans les tribus turkmènes, adeptes d’un soufisme mâtiné de chamanisme, ne constitue pas un défi à l’idéologie ouvertement laïque du nouveau régime, malgré la proximité de l’Iran. La république dispose d’un mufti officiel, un peu falot, Nasroullah ibn Ibadoullah. La société turkmène est très homogène (plus de 75 p. 100 des 3,5 millions d’habitants sont turkmènes); la langue turkmène est restée très vivace pendant toute l’époque soviétique. Les traditions tribales sont demeurées extrêmement fortes dans une société avant tout rurale. Sept grandes tribus se répartissent sur le territoire: Tekke, Jomoud, Saryk, Salyr, Ersary, Tchoudyr, Göklen. La structure des kolkhoz recouvre celle des clans et des tribus. Les descendants des esclaves iraniens (capturés jusqu’à ce que l’avance tsariste ferme la frontière avec l’Iran en 1878) se sont turkménisés, mais restent exclus du système tribal. Un vrai Turkmène est d’abord loyal à sa tribu et à son clan, avant tout choix idéologique. Mais au lieu d’être fondées sur une compétition pour le pouvoir, comme au Tadjikistan, les relations entre les grandes tribus relèvent d’un équilibre subtil, où la tribu dominante est celle des Tekke, qui est également la plus nombreuse. Le président Nyazov est un Tekke. En fait, le système tribal ne va pas à l’encontre d’une conscience ethnique également très forte: les deux se renforcent. Le gouvernement du Turkménistan a d’ailleurs lancé une politique de contacts intenses avec les Turkmènes de l’étranger (surtout en Iran et en Afghanistan) qui peuvent acquérir automatiquement la nationalité turkmène. Cette homogénéité ethnique du pays a permis au président Nyazov de faire des concessions symboliques aux Russes, sans toucher aux fondements de la souveraineté: le Turkménistan est la seule république musulmane de l’ex-U.R.S.S. à reconnaître la double nationalité russe et turkmène. Ce qui ne prête guère à conséquence, car il ne reste que 300 000 Russes au Turkménistan. Pour bien marquer son indépendance face à la Russie, le Turkménistan a adopté en octobre 1993 un alphabet latin, sensiblement différent de l’alphabet en vigueur en Turquie.

Le deuxième atout du Turkménistan est sa richesse en hydrocarbures, surtout en gaz. La production de gaz est d’environ 80 milliards de mètres cubes par an. Jusqu’ici ce gaz est transporté via la Russie. Le plus gros client est l’Ukraine, qui ne paie plus la facture depuis l’indépendance. Les États-Unis ont accepté d’effacer une partie de la dette ukrainienne de 1994, mais le Turkménistan cherche avant tout à vendre directement son gaz à l’Occident, ce qui suppose la mise en place d’un nouveau gazoduc. Or le tracé est devenu une question politique et stratégique de première importance. Américains et Russes s’opposent à un tracé passant par l’Iran, qui serait pourtant la solution la plus économique; ils sont favorables soit au statu quo, soit à un tracé traversant la mer Caspienne, le Caucase et la Turquie ou la Russie. Cependant les Iraniens poussent leurs pions: les derniers kilomètres de la voie ferrée allant de Machhad (Iran) à Achkhabad sont en voie d’achèvement, et le réseau ferroviaire iranien vient d’être étendu pour relier la frontière turkmène au port de Bandar Abbas dans le golfe Persique. Prudemment l’Iran évite tout ingérence dans les affaires intérieures du Turkménistan et joue essentiellement la carte du rapprochement économique. Le Turkménistan entretient d’excellentes relations avec l’Iran, où l’idéologie ne joue aucun rôle: le vieil antagonisme a laissé suffisamment de traces pour que les deux parties soient conscientes de l’impossibilité qu’il y aurait à exercer des influences idéologiques. La frontière avec le Turkménistan est la seule que l’Iran ait avec l’Asie centrale. Les relations se font sur une base pragmatique et commerciale. Quant à la Turquie, elle joue un grand rôle dans le domaine culturel: une dizaine de lycées turcs ont été ouverts au Turkménistan. Mais sur le plan économique, elle n’a pas réussi à s’imposer comme l’intermédiaire entre ce dernier et l’Occident. Le Turkménistan a adhéré à l’Organisation de coopération économique (E.C.O.) qui regroupe la Turquie, l’Iran, le Pakistan et les quatre républiques d’Asie centrale proprement dites. Grâce à ses atouts, le Turkménistan a connu une évolution en profondeur: c’est sans doute le pays de l’ex-U.R.S.S. qui s’éloigne le plus de la Russie, après les pays Baltes, mais sans crise apparente. Tout en faisant partie de la C.E.I., il a refusé tout accord d’intégration militaire. Le président Nyazov a été le seul chef d’État d’Asie centrale à ne pas assister au sommet de la C.E.I. à Bichkek le 10 février 1995. Sans rompre officiellement avec le concept de la C.E.I., le Turkménistan pratique souvent la politique de la chaise vide. Il a refusé de participer aux forces conjointes de maintien de la paix au Tadjikistan. Par contre, il s’efforce de contribuer au désenclavement de l’Afghanistan en entretenant des relations directes avec l’«Émir du Nord-Ouest», Ismaïl Khan, dont la capitale est à Hérat, où le Turkménistan a installé un consulat.

En fait, le Turkménistan n’accepte de traiter avec Moscou que dans un cadre bilatéral et en dehors de toute perspective de confédération. Les gardes-frontière sont encore russes, mais l’armée russe n’a plus de bases militaires autonomes au Turkménistan et les unités militaires russes sont supposées être sous commandement turkmène. La Russie ne dispose d’aucun levier d’action à l’intérieur même du Turkménistan, où la cohésion nationale est très forte. L’absence d’opposition et la faiblesse numérique de la minorité russe ne permettent pas à Moscou de gêner Nyazov. Le président entretient sa popularité en subventionnant les produits de base et le gaz, dans le plus pur style soviétique, mais au grand dam du F.M.I. L’inflation est brusquement réapparue à la fin de 1994, et le taux de conversion en dollar du manat (la monnaie nationale qui a remplacé le rouble le 1er novembre 1993) est passé de 10 à 220 au cours du mois de décembre. Cet échec de la politique monétaire du gouvernement s’explique par les subventions systématiques accordées aux produits de base. Le président Nyazov voyage souvent à l’étranger, à la fois pour affirmer l’indépendance de son pays, mais aussi et surtout pour rencontrer les milieux d’affaires. Très centralisé, le système de décision économique dépend de l’entourage direct du président. En mai 1993, ce dernier a fait une visite en France et signé des accords avec les grandes compagnies comme Bouygues, Elf et Thomson. La présence d’hommes d’affaires occidentaux s’accroît au Turkménistan, pays stable et solvable, même s’il a peu de chances de devenir le Koweït de l’Asie centrale, comme le proclame son président.

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