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GAMBIE

Marilyn pour toujours

 

La république de Gambie est l’un des plus petits États d’Afrique, avec une superficie de 11 295 km2 et une population que l’on peut estimer à 900 000 habitants en 1993. La capitale, Banjul (ex-Bathurst), avec sa zone urbaine, compte environ 90 000 habitants à la même date. Les autres principaux centres urbains sont Kuntaur, Georgetown, Basse et Bansang. Cette ancienne colonie britannique, dont les frontières actuelles furent tracées en 1889, constitue une véritable enclave, en forme de doigt, à l’intérieur du territoire sénégalais. La Gambie ne s’ouvre sur la mer que par l’embouchure du fleuve du même nom qui constitue son axe d’est en ouest. L’espace gambien se confond en effet avec cette voie d’eau, navigable sur plus de 300 km. La largeur du pays ne dépasse guère 25 km en moyenne.

1. Les structures ethniques et sociales

Rien ne distingue fondamentalement la Gambie de son «puissant» voisin sénégalais. Les populations en particulier appartiennent aux mêmes groupes ethniques, même si l’importance relative de chacun de ceux-ci varie d’un pays à l’autre. Les Mandingue sont nettement majoritaires en Gambie (41 p. 100 de la population), loin devant les Peuls (14 p. 100), les Wolof (13 p. 100), les Diola (7 p. 100), les Sarakholé (6 p. 100). Les structures sociales traditionnelles organisées en ordres (aristocratie, hommes libres, castes artisanales et esclaves, sauf chez les Diola dont la société est plus égalitaire) sont aussi identiques. Quant aux appartenances religieuses, on constate que dans les deux pays l’islam domine (85 p. 100 de la population), malgré la présence de minorités chrétiennes anciennes et actives. En Gambie comme au Sénégal, la plupart des musulmans sont membres de confréries soufies (turuq), telles que la Tijaniyya, la Qadiriyya et la Muridiyya. Cependant, il faut noter qu’en Gambie les responsables confrériques (les marabouts) sont loin d’avoir le poids économique et l’influence politique qu’ils ont au Sénégal.

2. Une économie sous-développée

L’économie de la Gambie présente également la même physionomie que celle du Sénégal. L’agriculture est la première ressource du pays. Elle occupe 70 p. 100 de la population. L’arachide est la principale culture (60 p. 100 des terres cultivées). Les bonnes années, elle assure à elle seule 80 p. 100 des exportations. Cependant, les aléas climatiques et la baisse du prix mondial expliquent l’irrégularité de sa production (entre 50 000 et 120 000 t par an) et rendent problématique sa prépondérance. Outre l’arachide, le millet et le riz constituent des productions agricoles notables. La culture du coton fait aussi l’objet d’un effort soutenu. L’industrie de la pêche se développe au fil des années, notamment grâce à l’assistance des pays européens et du Japon. Elle représente la deuxième ressource d’exportation. Une dizaine d’entreprises de conditionnement du poisson existent actuellement. Enfin, le tourisme représente une ressource non négligeable (10 p. 100 du P.I.B.), en pleine expansion (90 000 touristes en 1989-1990). La clientèle est surtout britannique, scandinave et allemande. La Gambie est donc un exemple typique de pays sous-développé. Son économie est soumise à une production agricole dominante (l’arachide); son commerce extérieur ne couvre en moyenne que 60 p. 100 de ses importations; elle dépend de l’aide extérieure (essentiellement Royaume-Uni, États-Unis, pays arabes producteurs de pétrole, fonds de la C.E.E., Fonds monétaire international), et son endettement extérieur représente le double de son P.I.B.

3. L’histoire: des royaumes mandingues à la république moderne

Les royaumes locaux et la pénétration européenne

Les régions riveraines du fleuve Gambie ont été entre le XIVe et le XVIIe siècle liées à l’empire du Mali, sans que cela ait empêché la constitution d’entités politiques relativement autonomes. D’importantes migrations eurent lieu au cours de cette période, qui modifièrent la configuration humaine et politique de la région. De petits États mandingues virent le jour, comme ceux de Niumi, Baddibu, Haut-Niami, Bas-Niami et Wuli sur la rive nord; et Kombo, Foni, Kiang, Jarra, Niamina, Eropina, Jamira, Tomani et Kantora sur la rive sud. Chacun de ces États avait à sa tête un roi (mansa) choisi par un conseil dans un lignage donné. Les premiers contacts avec les Européens remontent au XIVe siècle, sous l’impulsion du Portugal. En 1455, le Vénitien Cadamosto, agissant pour le compte de Henri le Navigateur, explora l’embouchure du fleuve. Il signa un traité avec le chef du Baddibu et acquit de l’or et des esclaves. Pendant plus d’un siècle, les Portugais entretinrent des relations suivies avec la Basse-Gambie. Par la suite, les Anglais et les Français pénétrèrent à leur tour le pays, attirés par la perspective de richesses aurifères légendaires. En 1620-1621, l’Anglais Richard Jobson remonta la Gambie jusqu’au royaume de Tenda. Cependant, le premier établissement européen permanent fut fondé sur une île de l’embouchure par des citoyens de la petite principauté balte de Courlande (Lettonie) en 1651. Ils en furent chassés dix ans plus tard par des membres de la compagnie des Royal Adventures Trading in Africa qui nommèrent l’île St. James, du nom du roi anglais de l’époque. De leur côté, les Français établirent un comptoir à Albréda, sur la rive nord, en 1681. Pendant un siècle, ce fut la traite des esclaves qui constitua l’essentiel des activités commerciales européennes. En 1783, le traité de Versailles attribua la Gambie à l’Angleterre; mais celle-ci ne s’intéressa guère à son territoire. Cependant, lorsque les Britanniques décidèrent d’abolir la traite négrière (1807), ils installèrent dans l’île de St. Mary, noyau de la future Bathurst, une base pour déjouer le trafic illégal d’esclaves.

L’administration britannique

En 1821, la Gambie devint colonie de la Couronne; mais, jusqu’en 1843, celle-ci fut administrée par le gouverneur de Freetown en Sierra Leone. En 1857, la France céda aux Anglais le comptoir d’Albréda, contre celui de Portendick en Mauritanie. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’histoire de la Gambie fut traversée par un important renouveau religieux islamique qui prit les autorités traditionnelles pour cible. Ce mouvement posa de graves problèmes au pouvoir colonial. Ces conflits sont connus sous le nom de guerres Soninkés-Marabouts: le premier terme désignant les princes mandingues et le second les réformateurs musulmans. Dans le royaume de Kombo, l’action des marabouts Fode Kabba et Fode Silla fut un facteur de troubles pendant plusieurs années. Fode Silla fut vaincu en 1894. Fode Kabba, lui, se réfugia en Casamance, d’où il faisait des incursions en territoire britannique. Il fut tué en 1901. De son côté, Alfa Molloh, disciple peul de la Tijaniyya, s’attaqua aux royaumes de Jimara et de Tomani et fonda le royaume de Fuladu. À sa mort, en 1881, sa succession fut cause de divisions entre membres de sa famille. Mais la tentative la plus sérieuse d’établir une théocratie musulmane fut celle de Ma Bâ. Celui-ci appartenait aussi à la Tijaniyya et avait pris le pouvoir au Baddibu en 1861. Rapidement, il soumit le Niumi et attaqua Kiang. Il mourut en 1867 lors d’une bataille décisive contre le royaume du Sine. Cette défaite et les querelles qui surgirent entre ses successeurs interdirent la poursuite d’un projet ambitieux qui aurait pu changer la configuration politique de la région. Par la suite, les Britanniques divisèrent le territoire en deux parties: la région de Bathurst qui avait le statut de colonie et le reste du pays qui était un protectorat. Ce dernier comprenait quatre circonscriptions (Ouest, Centre, MacCarthy, Haute-Gambie) administrées par des district commissioners contrôlant trente-cinq chefferies ayant chacune à leur tête un seyfu (chef) assisté d’un conseil de notables et d’un tribunal coutumier. Malgré quelques efforts de développement, la Gambie demeura avant tout une groundnut colony («colonie de l’arachide»).

Les mouvements africains et la marche vers l’indépendance

L’évolution politique prit un tournant décisif avec la création dans les années cinquante de partis politiques qui réclamèrent une participation accrue des Africains au gouvernement du pays. Ce fut d’abord dans la colonie, où existait depuis assez longtemps une petite élite indigène, essentiellement wolof et aku (descendants des anciens esclaves libérés), que se développèrent les premiers mouvements politiques. En 1951 furent créés le Democratic Party, autour d’un ecclésiastique anglican, John Colley Faye, et l’United Party de l’avocat Pierre S. N’Jie. En 1952, un autre parti vit le jour, le Muslim Congress Party d’Ibrahima Garba-Jahumpa, qui entendait promouvoir les intérêts des musulmans face à l’influence prépondérante des élites chrétiennes. En 1959, les élites de l’intérieur s’organisèrent pour faire entendre leur voix. Pour cela, elles constituèrent le Protectorate People’s Party, qui devint un peu plus tard le People’s Progressive Party, dont le leader, Dawda Jawara, aujourd’hui président de la République, était un vétérinaire originaire de la région de MacCarthy. En outre, en 1957, fut constitué le premier véritable syndicat gambien, la Gambia Workers Union, sous l’impulsion de Momodou E. Jallow. En 1954, une nouvelle Constitution fut élaborée sous la pression des élites africaines modernes. Elle accordait plus de sièges aux membres élus du Conseil législatif. En 1960, la Constitution fut de nouveau modifiée: le Conseil législatif devint Chambre des représentants (House of Representatives) avec trente-quatre membres dont dix-neuf élus au suffrage universel. Le Conseil exécutif, présidé par le gouverneur, comprenait six ministres élus par la Chambre et quatre hauts fonctionnaires. Les élections de 1960 donnèrent huit sièges au P.P.P., sept à l’United Party (U.P.) et trois aux autres partis. En 1962, la Gambie se dirigea vers l’autonomie interne. La Constitution fut réaménagée. Désormais, trente-deux des trente-neuf membres de la Chambre des représentants étaient élus au suffrage universel. Le P.P.P. sortit nettement vainqueur des élections et D. Jawara fut nommé Premier ministre. Le 18 janvier 1965, l’indépendance était proclamée; mais le projet de république ayant été rejeté, la Gambie demeurait une monarchie constitutionnelle avec pour souverain la reine d’Angleterre, représentée sur place par un gouverneur. Cependant, en 1970, un nouveau référendum dota la Gambie d’une Constitution républicaine, avec D. Jawara comme président.

4. La démocratie et ses limites

Cette stabilité politique constitue un phénomène particulièrement remarquable dans une Afrique agitée par de fréquents coups d’État. La Gambie est l’un des rares pays africains à avoir échappé à cette spirale infernale. Elle fait ainsi figure d’îlot de paix, dans un continent divisé par d’innombrables combats. De plus, la démocratie y semble solidement installée, si bien que ce minuscule pays s’avère être un exemple à l’échelle du continent à une époque où il est beaucoup question en Afrique de libéralisation politique, face à l’usure des régimes autoritaires.

Le président Jawara et ses opposants

En effet, le président Jawara et son parti, le P.P.P., tout en gardant les commandes de l’État, n’ont jamais cherché à établir un régime de parti unique, y compris à l’époque où cette formule politique était à la mode en Afrique. Les élections se sont toujours déroulées en Gambie dans une atmosphère de liberté d’expression et n’ont jamais été entachées de pratiques frauduleuses marquées. L’opposition a toujours été présente au Parlement, même si le mode de scrutin (majoritaire à un tour) ne favorise pas la représentation des minorités. Ainsi, lors des élections législatives d’avril 1992, l’opposition a obtenu, avec 45,7 p. 100 des suffrages exprimés, onze sièges: six pour le National Convention Party (N.C.P.) de Sheriff Dibba, fondé en 1976, deux pour le Gambia People’s Party (G.P.P.), créé en 1986 par d’anciens responsables du P.P.P., et trois pour des candidats indépendants. Le parti gouvernemental, lui, a conquis vingt-cinq sièges. Le même jour, à l’issue de l’élection présidentielle, D. Jawara était élu avec 58,5 p. 100 des suffrages exprimés, contre 22,2 p. 100 à son principal opposant, S. Dibba. Si l’audience du président semble demeurer relativement stable, il n’en va pas de même pour son parti, qui a perdu un nombre important de voix au fil des consultations électorales (69,5 p. 100 en 1977, 63 p. 100 en 1982, 57,5 p. 100 en 1987, 54,3 p. 100 en 1992). On a bien vu cette fragilité lorsque D. Jawara annonça, quelque temps avant le scrutin de 1992, son désir de se retirer de la vie politique. Son parti fut pris de panique et, pendant quelques semaines, il connut des luttes particulièrement vives entre clans opposés, jusqu’à ce que D. Jawara se ravisât, devant les risques d’éclatement de son mouvement. Ces faits soulignent aussi les incertitudes d’une succession dont l’opposition entend profiter. Il convient d’ailleurs de remarquer que les deux principaux leaders de l’opposition (S. Dibba et A. M. Camara) sont eux-mêmes d’anciens vice-présidents dont les ambitions ont été limitées par la forte personnalisation du pouvoir suprême. Cependant, beaucoup d’observateurs voient en Saihou Sabally, nouveau vice-président, qui détient également le portefeuille de la Défense, un successeur potentiel de D. Jawara, raison pour laquelle il est devenu la cible privilégiée des autres candidats, notamment de S. Dibba, qui a mené contre lui une campagne l’accusant de corruption. Cela montre en outre qu’en Gambie les débats politiques portent davantage sur des questions de personne que sur des idéologies et des programmes nettement différenciés. Seule la mouvance révolutionnaire, qui rencontre un certain écho dans la jeunesse urbaine et dont la figure emblématique est Kukoi Samba Sanyang, auteur présumé d’une tentative de coup d’État en 1981, fait exception à ce schéma. Lors des élections de 1992, cette sensibilité était représentée par la People’s Democratic Organization for Independence and Socialism (P.D.O.I.), dont le candidat a obtenu 5,2 p. 100 des suffrages à l’élection présidentielle.

Malaise social et crises politiques

Cependant, cette vie politique, avec ses rites et ses traditions apparemment bien établis, semble quelque peu décalée par rapport aux difficultés de la vie quotidienne des Gambiens, comme si le pays légal n’évoluait pas dans le même univers que le pays réel. D’où un état de crise latent qui, périodiquement, se manifeste sur le plan politique. Ce malaise est d’abord manifeste au niveau économique et social. Après avoir connu une période relativement favorable au début des années 1970, la Gambie s’enfonça ensuite dans la crise. Les mauvaises récoltes d’arachide, la flambée des prix des produits de première nécessité et l’augmentation du déficit de la balance des paiements (liés aux demandes de produits d’exportation d’une population urbaine croissante et d’une bureaucratie dévorante) ont souligné la fragilité des structures économiques et financières du pays. En 1984, le gouvernement se révéla incapable de rembourser la majeure partie de sa dette extérieure et la banque centrale de garantir la convertibilité de la monnaie nationale, le dalasi. Cette crise des finances publiques limita considérablement l’obtention par le gouvernement de crédits pour importer du pétrole, du riz et d’autres produits de base et entraîna de sérieuses restrictions. Mais, en même temps, elle favorisa le développement d’un marché parallèle de devises et de marchandises. Devant ces difficultés, le gouvernement gambien, comme bien d’autres gouvernements africains, a dû adopter (en 1985), sous le contrôle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, un programme de redressement (Economic Recovery Programme), suivi en 1990 d’un programme de soutien (Programme for Sustained Recovery) destiné à compléter et à parfaire les réformes précédentes. Les remèdes proposés consistent en une libération des prix, un taux de change flottant, une réforme ou une privatisation de nombreuses entreprises publiques, un meilleur contrôle des dépenses publiques, une politique fiscale plus rigoureuse. La dette extérieure, elle, fut rééchelonnée à plusieurs reprises par les créditeurs afin de ne pas accabler une économie aussi fragile. Les résultats obtenus ne sont sans doute pas négligeables: le déficit budgétaire est resté dans les limites prévues, les réserves de la banque centrale ont augmenté, l’inflation a été en partie jugulée (mais a galopé à nouveau en 1991). Cependant, le coût social de ces mesures crée des difficultés. La suppression du contrôle des prix et la réduction des effectifs du secteur public, en particulier, ont eu, à court terme tout au moins, des effets négatifs sur la vie quotidienne de couches importantes de la population et se sont trouvées à l’origine de mouvements sociaux de protestation. Le développement du secteur touristique a, dans une certaine mesure, permis de compenser ces carences. Le tourisme, en effet, est source de devises et créateur d’emplois. Mais il oblige la Gambie à importer des produits européens pour la consommation des vacanciers; d’autre part, il aggrave le malaise urbain en attirant vers Banjul de jeunes ruraux à la recherche d’un emploi qu’ils ne trouveront pas dans la plupart des cas, et en favorisant d’une certaine façon des comportements de délinquance (alcoolisme, prostitution). Ce contexte économique et social de crise a suscité de nouvelles formes d’opposition. Il explique le développement d’idéologies et d’associations islamiques qui s’érigent en contre-culture face aux modèles «pervertis» importés par l’Occident et les élites modernes. Il a aussi constitué un terrain favorable à l’éclosion de mouvements radicaux dont l’idéologie emprunte à la fois au marxisme révolutionnaire, au nationalisme noir et au rastafarisme, tels le National Liberation Front (N.L.F.), le Movement for Justice in Africa (M.O.J.A.), le Gambian Socialist Revolutionary Party (G.S.R.P.) ou, plus récemment, la People’s Democratic Organization for Independance and Socialism qui mobilisent les exclus du milieu urbain, et surtout les jeunes dont les conditions de vie et les espoirs sont fort incertains. Ce sont ces groupes sociaux et ces utopies politiques qui ont été à l’origine de troubles graves et qui ont amené le gouvernement de Banjul à rechercher l’appui du Sénégal. En octobre 1980, après l’assassinat du commandant des Field Forces (police), des troubles et des violences agitent la capitale, et le gouvernement fait appel à l’armée sénégalaise pour rétablir l’ordre. En juillet 1981, alors que le président Jawara assiste à Londres au mariage du prince Charles, des émeutes éclatent à Banjul et un Conseil national de la révolution, ayant à sa tête l’un des membres les plus virulents de l’opposition clandestine, Kukoi Samba Sanyang, prend le pouvoir. Banjul est pillé par les émeutiers, que personne ne contrôle vraiment. Finalement, l’armée sénégalaise rétablit la situation au profit du président Jawara. Mais le bilan est lourd: une ville dévastée, cinq cents morts, huit cents arrestations.

Les aléas de la confédération sénégambienne

C’est sous la pression de ces événements que naît la confédération sénégambienne. Elle permet au gouvernement sénégalais de contenir un foyer d’agitation dont il craint la liaison avec les rébellions diola de Casamance (région sud du Sénégal). La confédération est aussi un gage de survie pour le régime du président Jawara. L’union entre en vigueur le 1er février 1982. Elle a à sa tête un président (Abdou Diouf, président du Sénégal), un vice-président (D. Jawara) et un Conseil des ministres. L’Assemblée confédérale est composée pour un tiers de parlementaires gambiens et pour deux tiers de parlementaires sénégalais, cooptés par chacun des Parlements nationaux. Divers protocoles prévoient la coordination des politiques extérieures et de défense, notamment. Cependant, assez rapidement, la confédération est l’objet de controverses. On constate des divergences entre Sénégalais, qui, maîtres de la situation, souhaitent une intégration maximale, et Gambiens, qui, en position de dépendance, préfèrent une coopération surtout fonctionnelle ne portant pas atteinte à leur souveraineté. En outre, la contrebande entre les deux pays, que la confédération n’a guère stoppée, mine les relations entre les deux gouvernements. En 1989, la crise éclate au grand jour, dans un contexte général de conflits régionaux et ethniques qui mettent les frontières existantes à l’épreuve (conflit sénégalo-mauritanien, développement d’un irrédentisme casamançais, différend entre le Sénégal et la Guinée-Bissau). Le Sénégal accuse son «protégé» d’avoir une attitude ambiguë dans ces affaires, et ces critiques provoquent des réactions nationalistes en Gambie. En septembre 1989, la confédération est officiellement dissoute. En 1991, cependant, un traité d’amitié et de coopération est signé entre les deux gouvernements, bien que les problèmes de fond qui ont émergé au grand jour à l’occasion de ce conflit ne semblent guère résolus.

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